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Site Frachet Marguerite Yourcenar
12 mars 2013

Yourcenar, Musée Imaginaire

Yourcenar, Musée Imaginaire [1]

Présentation
Les ouvrages de Marguerite Yourcenar, prennent leur source dans des œuvres d’art plastique, en particulier chez ses préférés Piranèse, Brueghel, Rembrandt, Canaletto, Jean Goujon... et par exemple Diane de Poitiers par Jean Goujon, représentée « dans sa svelte nudité de déesse aux longues jambes… » ("Sous bénéfice d’inventaire", page 76), c’est son musée imaginaire qui aura tant d’importance dans son œuvre. L’éternel auquel nous confronte l’œuvre d’art ne surgit pas d’une abstraction délibérée de la forme. Il en émerge de façon inopinée.

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Contenu général
Déjà dans "Les Mémoires d’Hadrien", Marguerite Yourcenar notai     ais sculpté. » (Les Mémoires d’Hadrien)

Elle manifeste peu de goût pour les théories et les systèmes et préfère le détail, la notation précise qui réintègre l’humain à la réflexion. « Les constructions mentales magnifiques et vaines dans les recoins desquelles finit toujours par se tapir un supplicié. » ("Sous bénéfice d’inventaire", page 164) Son souci est de montrer comment « sont sortis les chefs-d’œuvre presque hallucinés de Piranèse. » ("Sous bénéfice d’inventaire", page 135)

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Pieter Bruegel II (c.1564/1565-1636) Paysage d’hiver avec trappe aux oiseaux Huile sur panneau Anvers, musée Mayer van den Bergh

La création perpétuelle
Derrière chaque ouvrage de Marguerite Yourcenar se cache un tableur, une sculpture, un monument. Par exemple, à l’origine de " L’Œuvre au noir ", on trouve "La mort conduit l’attelage" de Dürer. Trois des nouvelles ont pour titre "D’après Dürer", "D’après Greco", "D’après Rembrandt". Dans le rapport à l’œuvre d’art, dans sa fréquentation assidue des musées dans ses périodes de ‘blocage’, c’est d’abord une légitimité qu’elle recherche. [2]

Elle constate que le roman devient pour l’écrivain un passage obligatoire comme le démontre Roger Caillois dans son essai "Puissances du roman" et note « Le roman dévore aujourd’hui toutes les formes ; on est à peu près forcé de passer par lui. » (Carnet de notes des Mémoires d’Hadrien, page 340) Le roman, contrairement à la poésie ou au théâtre, n’obéit à aucune règle et « dévore aujourd’hui toutes les formes », est le symptôme, au-delà de la facilité, d’une confusion d’une culture sans portée. Dans ce cadre, ses ouvrages sont à la fois méditation et mémoire, médiation entre réel et imaginaire comme dans "Les Nouvelles orientales" où Wang-Fô peint un bateau… qui lui sert à s’échapper sous le regard médusé de son maître l’empereur.

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1- Quentin Metsys (1543-1589) Portrait de Paracelse         
2- Bernard van Orley Quentin Metsys, Marguerite d’Autriche            

Références

  1. ↑ Yourcenar, musée imaginaire, d'après Jean-Marie Le Sidaner, spécialiste en histoire de l’art et prix Roger Caillois.
  2. ↑ Sous la direction de Sandrine Vézillier et Achmy Halley, Marguerite Yourcenar et la peinture flamande, Editions Snoeck, 2012, 120 p., ISBN : 9789461610515.

 Bibliographie

  • Jean-Marie Le Sidaner, Michel Butor, "Le fantôme et l’enfant marcheur", court métrage sur Arthur Rimbaud, 1988
  • Marguerite Yourcenar, "L’Œuvre au noir", éditions Gallimard, 1968, réédition Folio en 1976
  • Marguerite Yourcenar, "Notes pour L’Œuvre au noir", NRF, 1990
  • Roger Caillois, "Approche de l’imaginaire", édition Gallimard, 1979

    <<<< Christian Broussas - Feyzin, 28 décembre  2012 - © • cjb • © >>>>

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